Un combat contre le racisme et l’antisémitisme

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Les dérapages, c’est comme les Auvergnats, quand il y en a un, ça va, mais quand ils sont plusieurs… Débat sur l’identité nationale, discours de Grenoble, standing ovation d’Eric Zemmour, débat sur la laïcité, propos du ministre de l’Intérieur sur l’immigration, refus de front républicain lors des dernières élections cantonales…

Et si il s’agissait d’une stratégie visant à préparer l’opinion publique à l’intégration à la majorité gouvernementale, d’une extrême droite prétendument « relookée », affublée des oripeaux du populisme ? Après tout, n’est-ce pas ce que François Mitterrand a fait au début des années 80 avec le Parti communiste, et ce qui s’est passé ces derniers mois dans plusieurs pays d’Europe ? Certains ne ménagent pas leurs efforts, en tout cas, pour accréditer l’idée que les concepts d’identité nationale, de laïcité positive et de sécurité sont communs à la droite libérale et à la droite populiste. C’est notamment le cas de la droite populaire et de son quarteron de membres éminents de la majorité gouvernementale, dont la radicalisation des propos et des propositions va jusqu’à quereller au Front national la paternité de l’idée de supprimer la binationalité…

Une autre nouveauté, pernicieuse celle-là, consiste à distinguer l’antisémitisme, qui serait condamnable, du racisme antimusulman qui, au nom du combat légitime contre le radicalisme islamique, pourrait se comprendre et même se justifier. Là, c’est Marine Le Pen qui s’y colle, en se démarquant des foucades antisémites de son père, pour mériter le certificat de respectabilité dont il est désormais de bon ton de l’affubler. On se souvient de sa récente invitation sur une radio juive, annulée à la dernière minute… La prétendue rédemption du Front national, qui serait devenu « un parti comme les autres » par le seul fait qu’une Le Pen en a remplacé un autre, n’est qu’une chimère marketing. La vraie question n’est d’ailleurs pas de savoir si le Front national est devenu un parti républicain. Il suffit de lire ce qui lui tient lieu de programme et d’entendre ses leaders, pour constater que ses valeurs sont aux antipodes de ce qui a fait la grandeur et l’honneur de la France. L’extrême droite n’a jamais été synonyme que de racisme, d’antisémitisme, de xénophobie et de trahison de la République.

La droite républicaine n’a rien à voir ni à faire avec elle. Au jeu des petites phrases et de la surenchère sécuritaire, les extrémistes seront toujours les plus forts. Les sujets sensibles que sont l’immigration, la place de l’islam dans la société, l’identité nationale ou la laïcité méritent mieux que l’anathème et le rejet de l’extrême droite, l’angélisme de l’extrême gauche, et le mutisme d’une partie de la gauche. Ils sont l’occasion de rappeler que la liberté s’applique à tous, que l’égalité s’oppose à la préférence nationale, que la fraternité n’est pas qu’un concept éculé, et que la laïcité ne doit pas être dévoyée. Bref, de revenir aux fondamentaux. Les tenants de la droite républicaine qui ne veulent perdre ni les élections ni leur âme sont heureusement encore les `plus nombreux au sein de la majorité. Espérons qu’ils le resteront. L’enjeu est de taille.

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