2017 : l’arbre des présidentielles qui cache la forêt des législatives

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Paris - National AssemblyDans un an, quasiment jour pour jour, les Français éliront leur Assemblée Nationale. En 2001, l’inversion du calendrier électoral a infléchi la Vème République dans le sens d’un régime présidentiel et a de fait placé les élections législatives sous la tutelle des résultats du deuxième tour des élections présidentielles. En 2002, en 2007 et en 2012, les Français ont toujours donné une majorité claire au Président qui venait d’être élu.

Pourtant, en 2017, les élections législatives ne seront pas une formalité pour le parti qui aura conquis l’Elysée. Depuis 2012, lors de toutes les élections intermédiaires, le vote Front National s’est installé dans le pays. Lors des élections européennes de 2014, pour la première fois, il est arrivé en tête des suffrages des Français. Lors des départementales de 2015, il a pu se maintenir au second tour dans un nombre inédit de cantons. Aux régionales de décembre 2015, le Front National a rassemblé le plus grand nombre de voix jamais obtenu depuis sa création en 1974 et il aura fallu la mobilisation de tous les républicains pour l’empêcher de gagner les Hauts-de-France, le Grand Est et PACA. On ne compte plus les élections législatives partielles où le Front National est systématiquement qualifié en deuxième semaine. En 2017, les projections convergent toutes vers l’idée que le Front National – et ses filiales – est en mesure de faire élire un très grand nombre de députés. Une étude de Libération publiée le mois dernier avançait, sur la base des résultats des régionales, la possibilité de voir 40 à 100 députés issus de la vague Bleu Marine rentrer au Palais Bourbon.

En 2017, il ne faudrait pas que l’arbre des présidentielles cache la forêt des législatives. A quoi servirait de faire battre Marine Le Pen dans la course à l’Elysée si un mois plus tard ses idées faisaient une entrée fracassante à l’Assemblée Nationale ? Dans cette hypothèse, chacun imagine comment l’extrémisme profitera de son immunité parlementaire pour libérer les idées et la parole raciste, antisémite et xénophobe dans le pays et entraîner avec lui une surenchère délétère.

La mobilisation des républicains, qui a permis d’éviter le pire lors des élections régionales, n’est rien à côté de l’énergie qu’il faudra déployer dans les 577 circonscriptions du pays pour faire barrage à l’extrémisme et obtenir, en cas de triangulaires qui s’annoncent nombreuses, que le candidat républicain arrivé en troisième position se désiste au profit de celui le mieux placé pour faire battre les candidats de Marine Le Pen.

Il n’y a pas de fatalité à cette vague Bleu Marine. Le sursaut républicain commence maintenant. Partout, il faut faire inscrire ou réinscrire nos concitoyens sur les listes électorales. Partout, les forces vives de la République, notamment parmi la jeunesse, doivent se mettre en mouvement pour dire où est l’essentiel et démanteler l’offensive de l’extrémisme. Tous les démocrates attachés aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité doivent converger pour que notre pays reste fidèle à la tradition d’universalisme née à l’été 1789 et renvoie le Front National au terminus des prétentieux et à la cage d’indifférence dont il n’aurait jamais dû sortir.

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