Réfugiés : Laurent Wauquiez renie l’héritage du Chambon-sur-Lignon

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Laurent Wauquiez, président par interim de « Les Républicains » a appelé solennellement les maires d’Auvergne-Rhône-Alpes à « résister » à l’implantation de 1784 réfugiés décidée par le Gouvernement dans cette région de huit millions d’habitants. Il a même proposé de mettre à disposition des élus concernés les services du conseil régional pour faire obstacle au plan de Bernard Cazeneuve car, selon lui, « notre pays n’a de toute façon pas la capacité d’accueillir ces migrants ». En matière d’appel à la résistance, n’est pas le Général de Gaulle qui veut…

Le Chambon-sur-Lignon, symbole de la tradition d’accueil de la France

Entre 1940 et 1944, aux confins de la Haute-Loire et de l’Ardèche, les habitants du plateau du Chambon-sur-Lignon, ville dont M. Wauquiez est  député, ne se sont pas demandés s’ils avaient les moyens de tendre la main aux familles juives persécutées par la Milice de Vichy et les nazis. Ils l’ont fait, spontanément. Villageois, paysans, instituteurs, pasteurs ont ouvert leur porte, au prix de leur vie à leurs compatriotes victimes des lois scélérates de l’époque. Il l’ont fait aussi pour ces migrants venus d’Europe de l’Est qui avaient fui la mort, les pogroms et le racisme d’Etat instauré dans le Reich. Pour eux, la France était plus qu’un simple asile : elle était une espérance. Pour reprendre les mots de Jacques Chirac prononcés le 8 juillet 2004 devant le regretté Jacques Barrot et Simone Veil, « ici, des milliers de juifs, dont beaucoup d’enfants poursuivis par la menace d’extermination, trouvèrent hospitalité et refuge. Ils y trouvèrent le salut. » 

L’Histoire doit être poursuivie.

Ce salut, Laurent Wauquiez le refuse aujourd’hui aux hommes, femmes et enfants Syriens, Libyens, Irakiens qui veulent échapper à Daesh et à l’islamisme, préférant créer des camps d’internement préventifs pour toutes les personnes fichées « S », au mépris de tous les principes de notre Etat de droit. L’histoire du Chambon-sur-Lignon doit être poursuivie. Elle est l’honneur de la France et de sa tradition humaniste, généreuse, audacieuse, solidaire qui ne s’est jamais éteinte, malgré les épreuves. Elle ne doit pas être sacrifiée sur l’autel d’ambitions personnelles et de campagnes politiciennes. Laurent Wauquiez refuse  « qu’on multiplie les Calais ». Il devrait plutôt s’attacher, en tant qu’élu de la terre de Justes, à multiplier les Chambon-sur-Lignon.

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5 Comment

  1. Eric says: Répondre

    La comparaison n est pas pertinente même si je n approuve pas les propos de Wauquier

  2. Tatiana Schmerz says: Répondre

    Merci Maître! Je retrouve une parole sensée bienveillante qui remet l’histoire des peuples dans le grand mouvement de l’histoire. Notre Europe est prise par des tremblements réactionnaires fondés sur une théorie du manque, qui cherche des boucs émissaires pour combler les manquements à la parole politique, humaniste et néanmoins réaliste, aux valeurs du vivre ensemble.
    Je suis heureuse de vous lire, vous que j’ai écouté avec passion à Lyon fin des années 1980. Avec mes respects, Tatiana Schmerz

  3. Charles Doron says: Répondre

    Je partage complètement votre indignation.
    J’ai honte pour notre région que Monsieur Laurent Wauquiez la représente et porte ainsi des « idéaux » aussi bas. C’est ce monsieur qu’il faudrait mettre entre parenthèses…

  4. vignal says: Répondre

    Laurent Wauquiez, sa mère/maire du chambon sur lignon ne font pas honneur à la tradition d’ouverture et d’accueil, toujours vivante de l’autre, réfugié, persécuté, juif, handicapé, personne vulnérable, enfance en danger,… (le chambon c’est 2500 habitants et 2 maisons d’accueil pour enfants MECS, accueil familial, etc…, 1 CADA de près de 90 places sur le territoire, 1 IME, 1 ITEP,…) rappelons que l’ensemble des élus de la ville (toutes orientations politiques confondues…) sont en désaccord avec la décision de la Maire en cohérence avec celle de son fils député…

  5. Marx says: Répondre

    Je viens seulement de lire ce communiqué préside Jakubowicz.
    Il y a bien longtemps que Wauquiez alors maire du Puy-en-Velay a refusé de commémorer la communauté juive qui se créa dans cette ville durant la guerre. Et pourtant au Puy-en-Velay les juifs avaient réussi à créer une synagogue qui fonctionna pratiquement durant toute l’occupation. Nul n’ignorait dans la ville la présence de très nombreux réfugiés juifs. Même les Allemands après l’invasion de la zone libre n’en ignoraient rien pourtant il n’y eut pas de rafle au Puy-en-Velay.

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