Alep : pas de paix sans justice

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De la ville d’Alep, Bachar El Assad et Vladimir Poutine ont décidé de faire table rase. Comme l’a rappelé Bernard Cazeneuve dans son discours de politique générale, elle est le théâtre quotidien de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Berceau de notre civilisation, elle en est devenue le tombeau.

Un constat s’impose à nous : celui de notre impuissance et de notre paralysie. Sous les yeux du monde, la communauté internationale a laissé mourir et massacrer par milliers des hommes, des femmes, des enfants. Comme à chaque fois que de tels crimes sont commis, nos responsables éprouvent le goût amer de n’avoir pas su trouver les solutions diplomatiques, politiques et militaires pour empêcher le pire d’advenir. Comme à chaque fois, des tombereaux de « bonnes raisons » sont soulevés pour expliquer notre inaction et notre incapacité à défendre, par dessus toute autre considération, les droits humains les plus fondamentaux et des valeurs dont l’universalité vient de connaître une atroce exception.

Aujourd’hui, deux devoirs s’imposent à nous : celui de la fraternité et celui de la justice. 

La fraternité, c’est d’accueillir, sans aucune limite que celle de notre humanité, les survivants qui ont réussi à échapper à l’enfer syrien. Le débat populiste et xénophobe, ravivé en permanence par un électoralisme éhonté et extrémiste, consistant à dire que la France ne peut pas accueillir les réfugiés est indigne et honteux. Qui sommes-nous pour prétendre exercer un quasi droit de vie ou de mort sur ces rescapés d’une guerre totale ? Ne pas accueillir les réfugiés syriens en France, ce serait ajouter le déshonneur à la honte de n’avoir pas su sauver la ville d’Alep de sa destruction pourtant annoncée.

La justice, c’est de mettre en place sans délai un tribunal pénal international spécial pour juger des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis en Syrie et en Irak, qu’il soient le fait du régime de Damas – et de ses alliés- ou de Daesh. Notre Histoire a montré qu’aucune paix n’est possible sans justice. Surtout, il nous faut défendre le principe intangible selon lequel il n’existe ni prescription, ni impunité pour de tels crimes. Ceux qui ont initié, favorisé, planifié, approuvé ou commis de tels actes doivent savoir qu’aucun repos ni aucun répit ne sera possible pour eux avant d’avoir rendu des comptes devant leurs juges et leurs victimes.

Les candidats à l’élection présidentielle dans notre pays auront à se prononcer sur ce qu’ils feront dès leur élection au sujet de la crise irako-syrienne. Le peuple souverain devra savoir s’ils sont à la hauteur de ces devoirs de fraternité et de justice dont il ne sera pas possible de se départir sauf à manquer gravement à la parole de la France.

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1 Comment

  1. Toullec says: Répondre

    Bonsoir et merci de cette prise de position.
    Il est en effet très important de connaître, comme vous le dites, les opinions des futurs candidats à l’élection présidentielle à venir afin de pouvoir voter en connaissance de cause.
    J’espère que nos « politiques » ne se défileront pas encore une fois et que leurs paroles seront entendues par tout le peuple français pour lui permettre de juger qui peut être le digne représentant de la France et de ses valeurs d’Égalité, de Liberté et de Fraternité.

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