Trump ou la dure réalité du populisme

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On pourra reprocher beaucoup de choses à Donald Trump mais certainement pas celle de ne pas appliquer son programme. Depuis son investiture, on aurait pu espérer que l’entrée dans la fonction présidentielle lui donne un peu de hauteur et de recul après une campagne qui, elle, en avait cruellement manqué, les invectives racistes, sexistes et xénophobes ayant pollué le débat. On aurait pu le croire capable de quitter les habits du candidat pour endosser le costume d’un président dont le rôle est de garantir la Constitution des Etats-Unis.

Mais, pour paraphraser Audiard, les populistes ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. En seulement une semaine d’exercice du pouvoir, Trump a donné le ton : déclaration de guerre aux défenseurs du droit à l’avortement, lancement de la construction du Mur entre les Etats-Unis et le Mexique, commémoration ratée de la journée de l’Holocauste, et surtout signature du décret «protéger la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux Etats-Unis» qui instaure, dans le pays de la liberté, des mesures discriminatoires à l’égard de ressortissants issus de sept pays désormais interdits de fouler le sol américain. 

Ce « Muslim Ban » est un bras d’honneur aux réfugiés qui cherchent à fuir la guerre et les persécutions. C’est un reniement des valeurs universelles qui furent proclamées en Amérique treize années avant la Révolution Française. Voilà où veut nous conduire Daesh. 

C’est malheureusement un vieux et mauvais réflexe que d’accabler les réfugiés en ajoutant la discrimination à l’exil. La politique de Trump n’est pas sans rappeler ce que la France fit, dans un tout autre contexte, en novembre 1939 en envoyant dans des camps les « étrangers indésirables » venus d’Espagne d’Italie ou d’Allemagne et dont la plupart, portant, étaient venus dans notre pays pour échapper à la dictature franquiste, à celle de Mussolini et évidemment aux exactions du régime nazi. 

Que les mesures prises par Donald Trump nous servent de leçon, en France, à la veille d’échéances démocratiques dont l’issue est plus que jamais incertaine. Défendre les valeurs de la République est une urgence immédiate. Après les élections, il sera trop tard et toutes les manifestations, pétitions et recours judiciaires du monde ne remplaceront jamais un bulletin déposé dans une urne contre des forces qui veulent mettre à bas la liberté, l’égalité, la fraternité. 

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