La LICRA se réunit, pour la 50ème fois, en Convention. Depuis 90 ans, elle rassemble des hommes et des femmes venus de toute la France, et au-delà, issus de toutes conditions, de tous horizons philosophiques, religieux et politiques au service d’un seul objectif qui, pour eux, dépasse tous les autres : la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
Nous nous réunissons à Strasbourg à un moment particulier de l’Histoire de notre pays et de l’Europe. Dans un mois, les Françaises et les Français sont amenés à faire un choix décisif pour son avenir, pour celui de nos enfants et la pérennité de nos valeurs. Depuis la Libération, aucun vote ne s’est déroulé dans pareil contexte : état d’urgence en raison de la menace terroriste, extrême-droite en tête des intentions de vote, climat politique particulièrement dégradé, menaces sur l’avenir de l’Europe, libération de la parole raciste et antisémite, développement du communautarisme et remise en cause de la laïcité. La cohésion nationale est atteinte et la tentation du pire n’a jamais été aussi forte.
A la veille de ces échéances déterminantes, fidèle à son Histoire, la LICRA jouera pleinement son rôle, comme elle l’a toujours fait. Si notre association est apolitique, elle entend prendre part au débat public pour faire valoir ses valeurs fondatrices qui se confondent avec celles de la République.
Notre rôle est en effet de mobiliser nos compatriotes pour que les extrémismes identitaires soient renvoyés à l’anonymat dont ils n’auraient jamais dû sortir. C’est de faire en sorte que notre pays préfère la liberté à l’obscurantisme, l’égalité au racisme, la fraternité à la division. C’est de faire reculer l’expression de haine, sous toutes ses formes. C’est d’être à la hauteur du message des Lumières que nous nous attachons, chaque jour, à défendre.
Le fatalisme n’appartient pas à notre vocabulaire. Nous sommes les héritiers d’une tradition de combats. Le 2 mars 1941, en plein désert, à un moment où les lueurs de la victoire n’étaient pas encore visibles et où l’issue de la guerre était, c’est un euphémisme, incertaine, le général Leclerc prêta à Koufra la serment de ne pas déposer les armes avant que « nos couleurs, nos belles couleurs ne flottent sur la cathédrale de Strasbourg ». Aujourd’hui réunis dans cette même ville, devenue capitale de l’Europe, soyons dignes de cet enthousiasme et de ce serment, de cette volonté qui a soulevé tant de montagnes et de ce drapeau tricolore qui incarne la République !
c ‘est évident, la France est en danger, on doit être vigilent, en effet, après il sera trop tard