La moralisation passe par l’antiracisme !

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Le Gouvernement a une responsabilité historique : celle de moraliser la vie politique. La défiance à l’égard des élus n’a jamais été aussi grande et nourrit les extrémismes. C’est la vitalité de notre démocratie qui est en jeu et la solidité de notre République qui est en péril. 

Ce serait une erreur tout aussi historique que de réduire ce travail de moralisation au strict domaine de la probité financière des élus, de leur exemplarité fiscale ou leur éloignement de tout conflit d’intérêt. Evidemment que ces sujets sont de première importance et que le ménage doit être fait sans états d’âme. Mais le politique ne peut pas se contenter de simplement répondre à la demande et à l’exaspération générale devant les affaires sans autre forme de considération sur les valeurs, toutes les valeurs, qui doivent soutenir notre organisation politique. 

Parmi ces valeurs, il y a la fraternité. Elle mérite au moins autant d’attention que celle qui fut accordée, ces derniers temps, au prix des costumes d’untel et aux opérations immobilières d’un autre. Elle appartient à notre triptyque républicain. Elle figure en bonne place dans notre Constitution. Elle est fille des Lumières. Elle est notre socle. Depuis plusieurs mois, pour ne pas dire plusieurs années, elle a été mise à rude épreuve et notamment par des hommes et des femmes se présentant au suffrage des Français.


Cela ne peut rester sans conséquences : quiconque aura fait l’objet d’une condamnation pénale définitive, rendue « Au nom du Peuple Français » pour des faits liés au racisme, à l’antisémitisme, au négationnisme, à la xénophobie, l’homophobie ou à toute forme de discrimination doit être privé du droit de se présenter aux élections. Des individus sanctionnés pour des faits de cette nature contestent l’égalité entre les Hommes. Comment pourraient-ils prétendre, dans ces conditions, les représenter tous ? Ils ont rompu notre pacte social en divisant la communauté nationale alors que leur rôle, s’ils étaient élus, est de la réunir. La République doit, en retour, leur signifier que leur nom n’a rien à faire sur un bulletin de vote. 

La LICRA a saisi le Garde des Sceaux de cette proposition. Cette demande est restée sans réponse. Le combat commence. Jusqu’à l’adoption définitive de ce texte par le Parlement, nous devons nous mobiliser pour que la volonté de moralisation de la vie politique ne soit pas une montagne accouchant d’une souris.
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