Crier plus fort

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LAÏCITÉ – Faudra-t-il toujours plus de haine, plus de fanatisme et plus de morts pour que nous soyons entendus ? Les évènements que nous venons de vivre nous ont d’autant plus bouleversé, qu’au-delà de notre immense tristesse, nos analyses, depuis plus de dix ans, se sont révélées d’une justesse effrayante. Est-ce un tort d’avoir eu raison trop tôt ?

En 2000, au début de la seconde Intifada, nous avons mis en garde contre les dangers de l’importation du conflit israélo-palestinien en France. En 2001, nous avons dénoncé la pantalonnade de la conférence de Durban. En 2002, nous avons entamé le combat judiciaire contre le sinistre Dieudonné M’Bala M’Bala. En 2003, nous avons alerté sur les dangers du racisme et de l’antisémitisme sur Internet. En 2004, nous avons soutenu les propositions de la commission Stasi. En 2005, nous avons défendu le rapport Obin sur les revendications religieuses à l’école. En 2006, nous avons mis en garde contre l’antisémitisme des banlieues après l’assassinat d’Ilan Halimi. En 2007, nous étions aux côtés de Charlie Hebdo poursuivi pour ses caricatures et présents à l’ONU contre le délit de blasphème. En 2008, nous avons apporté notre soutien à Mohamed Sifaoui. En 2009, nous étions à Genève pour la conférence Durban 2. En 2010 nous avons poursuivi Eric Zemmour pour ses propos racistes. En 2011 nous avons soutenu la loi interdisant le port du voile intégral. En 2012 nous avons formulé « 50 propositions pour une France plus fraternelle ». En 2013 nous avons demandé que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme soit érigée au rang de Grande cause nationale…

Notre tort a sans doute été de ne pas avoir crié assez fort pour être entendus par les politiques, les médias et nos concitoyens. Quand nous avons engagé les premières poursuites contre Dieudonné M’Bala M’Bala, nous étions bien seuls. Quand nous avons poursuivi Eric Zemmour, on nous a accusé de porter atteinte à la liberté d’expression. Quand nous avons appelé à manifester à la suite de l’incendie criminel qui a frappé Charlie Hebdo, nous étions quelques centaines. Quand nous avons manifesté après les assassinats commis par Mohammed Merah à Montauban et à Toulouse, nous étions quelques milliers. Quand nous avons soutenu la loi interdisant le port du voile intégral, nous avons été traité d’islamophobes. Quand nous avons parlé de grande cause nationale, personne ne nous a pris au sérieux…

Nos 50 propositions pour une France plus fraternelle n’ont jamais été autant d’actualité.
Plusieurs d’entre elles sont aujourd’hui reprises par le gouvernement. Il aura fallu 17 morts. Pour qu’ils soient les derniers nous continuerons à crier. Plus fort…

 

03.02.2015

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