La République nous appelle

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On disait l’extrême-droite dédiabolisée. Le débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron a prouvé le contraire. Dans un autre registre que celui qui fut celui de Jean-Marie Le Pen durant 40 ans, elle a montré ses méthodes, ses ressorts et son véritable visage. 

Celui de la violence, bien loin de sa prétendue « France apaisée ». En faisant le choix de l’invective, de l’injure, de la calomnie et de la vitupération, Marine Le Pen a démontré que le Front National ne s’inscrivait pas dans un cadre républicain. L’extrême-droite n’est pas venue dans cette élection pour faire respirer la démocratie mais au contraire pour l’étouffer. Elle n’est pas venue pour débattre mais pour détruire son adversaire au bulldozer. Il s’y était préparé. Hier soir, malgré ses sourires calculés, l’ironie et les sarcasmes, Jean-Marie perçait sous Marine et la filiation idéologique entre le père et la fille apparaissait au grand jour. 

Celui du mensonge ensuite. Les commentateurs ont eu tôt fait dès ce matin de démonter les falsifications auxquelles Marine Le Pen s’est livrée. Là encore, elle s’inscrit dans la lignée de l’extrême-droite française qui repose sur des méthodes de faussaires et de mystificateurs. Elle s’inscrit aussi dans la tradition populiste qui, Donald Trump en tête, construit sa communication sur des « vérités alternatives », sur la prolifération d’impostures et d’affabulations. Cette stratégie du mensonge, qui est celle des négationnistes, vise un seul but : créer de la confusion, semer le doute, parasiter notre entendement. 

Face à cela, le devoir de ceux qui sont attachés aux valeurs de la République est simple : remettre de la vérité et de l’éthique dans le débat politique. Depuis une dizaine de jours, on entend beaucoup ceux qui mettent sur le même plan Marine Le Pen et Emmanuel Macron pour justifier leur refus de choisir entre le fascisme et le capitalisme. A l’issue de la confrontation qui a eu lieu hier soir, qui peut sérieusement défendre un tel relativisme. En dehors des idéologies, des fantasmes, des postures et des calculs, la raison nous invite à balayer l’extrême-droite et à refuser l’Anti-France des Le Pen en mettant un bulletin Macron dans l’urne. Le temps n’est plus aux états d’âme, aux aigreurs et aux « pudeurs de gazelles ». Cette élection est devenue un référendum où il s’agit de voter pour ou contre la République. A cette question, il n’existe que deux réponses possibles et toute abstention, tout bulletin blanc serait une désertion et même une trahison de nos valeurs. 

Dimanche, la République nous appelle, une fois encore. 

On aurait tort de sous-estimer l’extrême-droite dont les ressorts de haine et de mensonge soulèvent massivement une adhésion dans le pays. Il importe donc, dans les urnes, de la ramener à un niveau le plus bas possible, d’éviter qu’elle ne s’enkyste dans la future Assemblée Nationale et ne fourbissent déjà ses armes pour 2022. Le moment est venu d’avoir le courage, pour reprendre le mot de Jaurès, « de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. ». 

Vive la République et vive la France !
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1 Comment

  1. cassuto says: Répondre

    bien d’accord. pas de vote blanc, c’est donner une voix à Le Pen.jcassuto

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