Il m’a été demandé de parler dans cet éditorial des militants et adhérents musulmans de la Licra. Je m’y refuse. Je m’y refuse parce que je ne veux rien lâcher à ce fléau national que constitue l’éthni cisation de notre société. Je me soucie comme d’une guigne de savoir qui, à la Licra, est musulman, juif, chrétien, bouddhiste ou agnos – tique. La seule chose qui m’importe est que tous sont des militants de la Licra, ardents défenseurs des valeurs qui l’animent depuis 1927.
La France n’a jamais eu de problème avec l’islam. En quoi d’ailleurs prier un Dieu plutôt qu’un autre, aller à la mosquée plutôt qu’à l’église, la synagogue ou le temple, constituerait-il une menace pour la République ? La seule chose qui a chan gé, c’est que les musulmans de France ne se cachent plus et ne veulent plus se cacher. Alors que leurs anciens célébraient leur culte dans des caves ou des garages et jeûnaient en silence pendant le mois du ramadan, les jeunes générations ne veulent plus avoir honte d’être musulmans. N’est-ce pas là une preuve de leur intégration ? L’islam de France est désormais partie intégrante et intégrée de la communauté nationale. Le problème n’est pas l’islam, mais l’islamisme. Quatre petites lettres en plus qui dénaturent, outragent et offensent les cinq premières. Quatre petites lettres porteuses de haine, de violence et de mort. Quatre petites lettres qui sont avant tout un danger pour l’islam. Les pires ennemis des musulmans ne sont pas les « islamophobes », mais les islamistes intégristes, racistes, antisémites, sexistes, homophobes et liberticides. Les musulmans de France ont besoin d’être aidés et pas stigmatisés.
Chaque acte raciste dont ils sont victimes alimente les rangs du diabolique « isme ». Il nous appartient de soutenir les tenants d’un islam éclairé, d’un islam des Lumières, d’un islam qui ne soit pas seulement un « islam en France » mais un « islam de France ». Le seul fait que Hassen Chalgoumi, l’imam de Drancy, soit à ce point honni par les extrémistes de tout poil justifie que nous soyons à ses côtés. Comme nous devons être aux côtés de Latifa Ibn Ziaten, dont le fils à été assassiné par Mohamed Merah au nom d’un islam qui n’était pas le sien. C’est avec les musulmans de France que nous triompheront de l’obscurantisme de la charia. Pas contre eux.