Les 49 personnes tuées à Orlando samedi 11 juin n’ont pas été victimes d’une simple fusillade. Orlando n’est pas Columbine. Ce drame n’est pas seulement un épisode supplémentaire de la libre prolifération des armes à feu. Ce n’est pas seulement une énième tuerie de masse comme les Etats-Unis en ont déjà connu par le passé. Les victimes de ce drame sont mortes pour ce qu’elles étaient : homosexuelles. Elles ont été victimes d’un acte terroriste. Il faut nommer les choses pour ce qu’elles sont : Orlando est un attentat islamiste homophobe.
Les homosexuels, comme les « mécréants » et les « juifs », sont une obsession de l’islam radical. Daesh, en Syrie et en Irak, leur fait connaître un sort atroce et on ne compte plus les défenestrations dont ils sont victimes. Partout où elle est appliquée, la charia organise leur traque et les affuble de toutes les perversions du monde pour justifier sa barbarie. En Iran, en Arabie Saoudite, au Yémen, au Soudan, au Nigeria, l’homosexualité est passible de la peine de mort.
L’homophobie répond aux mêmes mécanismes que le racisme et l’antisémitisme. Il y a ceux qui passent à l’acte, il y a ceux qui fournissent les moyens matériels d’y parvenir et il y a les doctrinaires qui prêchent la haine. Et puis il y a ceux qui libèrent la parole, qui banalisent la stigmatisation et justifient, marche après marche, la stratégie de l’affrontement.
Quand Tariq Ramadan, depuis le Qatar, le 19 décembre 2015 déplore que « dans tout l’occident, il y a une volonté de normaliser l’homosexualité dans l’enseignement du fait que c’est un comportement normal », il accrédite l’idée que l’homosexualité serait une anormalité et rejoint les banderoles de la Manif pour Tous qui criaient « non à la banalisation de l’homosexualité ». Quand Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des Indigènes de la République, se contorsionne à peine pour expliquer qu’ « entendre un lascar faire son coming out » est « un kiff de blanc civilisateur » et « un aboutissement pour l’indigène retardataire », elle inscrit l’homosexualité dans un schéma de domination post-coloniale disqualifiant.
La convergence des haines est à l’oeuvre. Tous les ingrédients sont réunis pour réaliser l’alliance des obscurantismes et former un mélange explosif à base de racisme, d’antisémitisme et d’homophobie. La conjonction de l’islam radical et de la fièvre identitaire est une menace qu’il faut prendre au sérieux très rapidement. Et le fait de voir une militante du Parti des Indigènes de la République faire récemment l’apologie du terrorisme n’est pas fait pour nous rassurer.