Dans quelques jours, sur la plage abandonnée, les arrêtés anti-burkinis, initiés par le maire de Cannes, prendront fin. Le Conseil d’Etat a quant à lui jugé, en référé, qu’il était nécessaire de suspendre l’application de l’arrêté pris par le maire de Villeneuve-Loubet au motif « qu’aucun élément ne permet de retenir que des risques de trouble à l’ordre public aient résulté de la tenue adoptée en vue de la baignade par certaines personnes » et qu’en « l’absence de tels risques, le maire ne pouvait prendre une mesure interdisant l’accès à la plage et la baignade ».
On ne dira jamais assez combien cette tenue est une régression qui fait reculer le droit des femmes de plusieurs siècles. Mais dans une République « indivisible, laïque, démocratique et sociale », le rôle de la loi n’est pas d’interdire tout ce que l’on désapprouve.
L’Etat de droit s’impose à tous
Désormais, il importe de garder la tête froide, d’en finir avec cette « hystérikini » qui a feuilletonné tout l’été. Il est temps de retrouver le calme et le sens de nos institutions : la décision du Conseil d’Etat a été rendue « Au nom du Peuple Français ». Elle s’impose à tous. Elle est l’expression de l’Etat de droit dans lequel chaque Français peut s’enorgueillir de vivre.
Car le véritable objectif des islamistes est de déstabiliser, par provocations successives, les fondements de la République, de faire prospérer l’idée que notre Etat de droit est un état relatif et de dévaluer le plus possible la laïcité. Leur but ultime est que nous sabordions nous-même l’héritage des Lumières et de la Révolution Française.
Provocation, stigmatisation, victimisation
Le bilan de cette polémique vestimentaire est effroyable. D’un côté, on a pu entendre un député de la République s’en prendre sans vergogne au Conseil d’Etat – au sein duquel il est maître des requêtes en détachement – martelant que ce dernier ne « fait pas la loi en France ». On a pu voir des maires revendiquer le fait de ne pas appliquer la décision de la plus haute juridiction administrative pour des raisons politiques. On a pu mesurer la libération de la parole raciste, notamment dans ce restaurant de Tremblay-en-France où l’on refuse de servir les musulmans parce que « tous les musulmans sont terroristes ». De l’autre, on a pu trouver des collectifs prétendument antiracistes expliquer que les arrêtés anti-burkinis étaient la preuve du « Racisme d’Etat » et de « l’islamophobie » qui règnerait en France. Il est temps de mettre un terme à ce cycle infernal « Provocation- stigmatisation-victimisation ».
Retrouver le sens de l’unité nationale
Toutes ces offensives, au final, vont dans le même sens : affaiblir la République. Ne pas céder au piège des islamistes, c’est résister à l’écume des polémiques et combattre tous ceux qui trouvent un intérêt à la décomposition de notre régime de libertés. L’agitation préélectorale suscite les tentations les plus viles, les surenchères les plus misérables et les instrumentalisations les plus grossières. La seule manière de résister à ce tourbillon délétère, c’est d’être solides sur nos bases, sur ces masses de granit qui servent de fondement à la République. C’est de défendre, contre les hystéries collectives, la force de notre Etat de droit. C’est d’abord cela « l’unité nationale ».