L’antiracisme n’est pas une affaire de droite ou de gauche

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La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une question politique, éminemment politique. Elle touche à notre rapport à l’autre, à notre capacité à mettre en oeuvre un projet de société fondé sur la liberté, l’égalité, la fraternité.

En revanche, vouloir la réduire à des considérations partisanes est une impasse qui rendrait les combats de la LICRA hémiplégiques.

Evidemment, l’extrême-droite mérite, pour l’ensemble de son « oeuvre » un Oscar du Déshonneur. C’est son AD’haine. Mais en dehors de ce repaire, racisme et antisémitisme se propagent indifféremment de la couleur politique, sur l’ensemble du spectre électoral, à droite et à gauche. C’est un lieu commun de le dire mais la haine ne connaît pas la limite des partis politiques.

L’Histoire a même montré que le racisme et l’antisémitisme pouvaient servir de point de convergence à des hommes et des femmes issus de droite et de gauche. On ne fera pas ici la liste de ceux qui, venus de la gauche, se sont fourvoyés dans la Collaboration aux côtés des pires militants d’extrême-droite. Maurice Papon, avant de prêter main forte à la déportation des juifs de Bordeaux, militait dans sa jeunesse au côtés de Pierre Mendès France à la Ligue d’action universitaire républicaine et socialiste. Paul Rassinier, l’une des premières figures négationnistes en France, avait été communiste, soutien de la Ligue des Droits de l’Homme puis député de la SFIO et chroniqueur de revues anarchistes avant de tomber dans les bras de Maurice Bardèche et de Johann von Leers, ancien adjoint de Goebbels devenu, responsable de la propagande « antisioniste » au Caire.

La LICRA est insensible à la couleur et au parcours politique du raciste et de l’antisémite. Ce qui compte, pour elle, ce sont les paroles et les actes. Le seul repère qui vaille est celui de la ligne jaune qui sépare les idées républicaines des idées anti-républicaines. Elle mène ses combats sans participer, à aucun moment, au jeu politicien.

Le faire, ce serait dévoyer son objet moral au bénéfice d’autres combats qui ne sont pas les siens. La question de la défense des Lumières et de nos valeurs universelles est supérieure aux considérations, largement secondaires, qui opposent les partis républicains de droite comme de gauche. Ne pas comprendre cette évidence, c’est prendre le risque d’affaiblir notre socle commun. Il n’y a absolument aucun parti pris à dénoncer la position de Laurent Wauquiez sur les réfugiés. Il n’y en a pas non plus à saluer le discours humaniste de Xavier Bertrand sur cette même question. Comme c’est la force de la LICRA de stigmatiser la gauche antisémite, commodément abritée derrière l’anti-sionisme et qui fait les yeux doux à Tariq Ramadan, tout en saluant la fermeté de Manuel Valls face au communautarisme et l’islamisme.

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